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autogéographies
La Centrale galerie Powerhouse
du 14 septembre au 10 novembre 2023

autogéographies

La Centrale galerie Powerhouse
du 14 septembre au 10 octobre 2023

autogéographies présente l’aboutissement d’un projet de recherche-création aux frontières poreuses. Par une installation immersive prenant vie grâce à la rencontre d’une multitude de matérialités, de gestes et de récits, Tania Lara nous invite à découvrir l’autogéographie; une pratique contre-cartographique qui schématise, dans un jeu à différentes échelles, des lieux qui nous entourent et nous constituent. Ainsi, en reconnaissant l’intime relation de tous ces lieux et de tous ces corps qui se tissent soigneusement, à la main comme à la machine, l’autogéographie devient également une méthode et une voie épistémologique qui propulse la création de savoirs et d’imaginaires communs, toujours situés et toujours incarnés. 

 

Ici, Lara s'est prêtée au jeu pour déployer sa propre autogéographie ; une carte aux milles cartes où le corps anatomique, le corps social et le corps géographique s'entrelacent, criant un débordement identitaire sans envers ni endroit, sans début ni fin. Une carte où le soi est toujours collectif et où le collectif est toujours géographique. Une carte qui tente avec acharnement de résister aux idéaux ou universaux hégémoniques (identités, territoires et autres mises en carcasses), en ceci qu’elle ne bâtit aucune nouvelle vérité à laquelle adhérer pour se définir.  À la place de cerner et d’enfermer, elle renverse les outils cartographiques conventionnels qui rendent si évident l’acte de conquérir, d’occuper et de définir. Plutôt, elle fait glisser et rebondir chacun des éléments, les plongeant dans une mise en relation non-linéaire et multiple qui ne pourrait s’apprécier qu’au frétillement d’un jeu d’échelles, embrasant ainsi l’espace et le temps. 


Tirant sur les notions d'autohistoria teoría et du droit à l’opacité (de Gloria Anzaldúa et d’Édouard Glissant respectivement), cette méthode tisse un imaginaire qui réalise –au sens où elle rend compte, mais aussi qu’elle exécute– la multiplicité opaque de sa constitution. Ainsi, tous les éléments, les schémas et les scènes qu’on retrouve au sein d’une autogéographie ne revêtent pas d’autre rôle que celui de fragments, leur mise en commun ne servant pas une finalité unique et cohérente. C’est donc une série de superpositions qui s’y développe sous forme d’invitation, projetant frénétiquement toutes sortes de rencontres qui confondent leur présence et leur opacité les unes au travers des autres.

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